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Mth Peyrin 2009 © Angle des Terreaux / Musée des Beaux Arts
Oui. Lyon. 4
jours 3 nuits 2 fleuves 1 idée : revenir.
Bien lotis,
petit hôtel, rue Victor Hugo, la place Bellecour, avec ses quatre coins
éloignés, étirée et déserte, Célestins, Jacobins, l'Hôtel Dieu (expo sur
l'historique des seringues, à cause du titre : Piqûres de rappel…),
l'Opéra, place des Terreaux, alors là : richissime Musée des Beaux-Arts :
l'immense présence du Zurbaran, aussi un magnifique St Jean
l'évangéliste de je ne sais plus qui, les Delacroix (mieux qu'à Paris !), très
étonnante scène du déluge de Joseph-Désiré Court (je l'ai noté, inconnu pour
moi), l'adoration des mages de Rubens avec son scintillé ; oui, la virevolte
quasi extra terrestre de cette danseuse en avant plan (Jacques Stella),
Véronèse (le pied de Bethsabée !), Bellotto etc. Et dans le patio, le solide
Carpeaux avec dans la main cette petite figurine, par Bourdelle… Fabuleux
musée.
Le vieux Lyon,
l'église St Jean. Fourvière le jour, Fourvière la nuit. Les bouchons au hasard
la chance, une seule fois piégés. Les quais, de long en large, généreusement
pensés pour tous. Le vent qui change selon le fleuve traversé. L'odeur de la
pierre mouillée au soleil. Au cimetière de la Guillotière, saluer de bons vieux
beaux-parents. Pas vraiment vu de librairies ni galeries, mais, par hasard, les
bouquinistes un matin, le long de la Saône. Alors, chez Bonnard, le retrait et
l'embarquement de deux trois saucissons pour la route. Je n'ai sillonné Lyon
que très centralement – je fais comme les chats qui investissent un
nouveau territoire : ils partent du point central zéro et font progressivement
des cercles de reconnaissance de plus en larges – donc, le
grand reste, en réserve, pour tout bientôt. (Lyon n'est plus qu'à quatre
heures de train de Bruxelles…)
Ah ! Paris tu as perdu des
points.
Voilà en bref et maintenant je vous
salue, heureuse de votre ville.
Bernard NOËL , L’été langue
morte,
fata morgana, 1982 , pas de pagination